au jour le jour de la parole

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Serviteurs de Dieu

Mardi 10 novembre 2020 - évangile selon St Luc, chapitre 17, versets 7 à 10

 

 

 

 

Le devoir de servir

 

 

 

 

Nous sommes de simples serviteurs, nous n’avons fait que notre devoir ” (verset 10)

 

 

Je suis toujours un peu surpris, voire heurté par ce vocabulaire que saint Luc prête à Jésus où Dieu est comparé à un maître qui donne des ordres. Et l’homme, bien sûr, doit obéir aux ordres de Dieu. Avec la note toute singulière que cette obéissance est naturelle, normale, absolue. Le maître devrait-il être reconnaissant au serviteur d’avoir obéi à ses ordres ? Bien sûr que non, puisque le serviteur n’a fait que son devoir !

 

Je ne suis pas très sûr que ce genre de comparaison rende compte avec justesse, avec justice, de notre relation de croyants à notre Dieu. Nous ne sommes pas devant lui comme des mercenaires aux ordres, ayant à exécuter - de préférence sans râler ! - des consignes, des commandements, des exigences, des règles et des lois. Nous ne sommes pas des troufions vivant le petit doigt sur la couture du pantalon : « Oui mon cap’taine, à vos ordres mon cap’taine ! ».

 

Notre Dieu n’est pas le Dieu de la loi, de l’exigence, de la consigne, de l’ordre. Il est un Dieu de la tendresse, de la douceur, de la patience, de la miséricorde, de l’amour. Nous ne sommes pas aimés pour être ensuite mis dans la situation de devoir faire ce qu’il nous demande. Comme si le piège se refermait sur nous, d’une dette à payer.

 

Je ne crois pas à un Dieu comptable notant sur son petit carnet, mes manques, mes désobéissances, mes inaccomplissements. Je ne crois pas en un Dieu qui considère l’homme comme à son service. Je ne crois pas au devoir de service qu’auraient à accomplir les serviteurs de Dieu, avec, à la clef, une certaine auto dévalorisation : « je n’ai fait que mon devoir !»

 

 

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Je crois en un Dieu qui ne cesse de m’appeler à grandir, à oser, à m’engager pour et dans la vie. Je crois en un Dieu qui m’accompagne dans mes tentatives d’être un homme debout et libre. Je crois en Dieu qui aime et s’inquiète pour moi. Je ne crois pas en un Dieu maître, mais en Dieu Père.

 

 

 

Alain ENJALBERT

 

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Bandeau : fresques de Nicolas Greschny, église de Saint-Victor-et-Melvieu  (Aveyron)

 

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09/11/2020
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