Il s’appelle Bartimée
Lundi 16 novembre 2020 - évangile selon St Luc, chapitre 18, versets 35 à 43
C’est quoi la question ?
“Que veux-tu que je fasse pour toi ?” (verset 41)
Mais enfin, faites-le taire ! Il est pénible à la fin ! C’est Jésus qui passe et c’est bien plus important que toutes ces jérémiades. Il l’appelle “fils de David” – ce qui, à l’époque, en Palestine, équivaut à “messie” – et même il le répète plusieurs fois. Qu’est-ce qu’il en sait, d’abord, que Jésus est fils de David ? Mais enfin, faites-le taire !
Mais voilà que Jésus l’entend, s’arrête et demande qu’on lui amène Bartimée. Jésus entend, comme il entend toujours les cris de détresse, les expressions de désarroi, les appels à l’aide. Jésus entend et, comme d’habitude, il ne laisse pas passer. Souvenez-vous, il n’a pas laissé passer les dix lépreux, il n’a pas laissé passer les estropiés et les boiteux, il n’a pas laissé passer Zachée le publicain-collabo, il n’a pas laissé passer la femme prostituée et son parfum. Non, Jésus ne laisse jamais passer celui qui fait signe vers lui.
Et c’est cette question, tellement saugrenue qu’elle invite forcément à une autre écoute. Pourquoi saugrenue ? A un aveugle qui appelle à l’aide, si vous lui demandez ce qu’il veut, la première idée évidente, c’est qu’il répondra "la vue". Et c’est bien ce que fait Bartimée.
Arcabas, Saint-Hugues-de-Chartreuse (Isère)
Du coup, voilà que cette question doit résonner autrement à nos oreilles. Elle s’adresse à chacun de nous : toi, que veux-tu que Jésus fasse pour toi ? Et la question est plus difficile qu’il n’y paraît. Bien sûr, nous lui confions nos proches, nous lui présentons ceux qui souffrent et qui sont dans la peine, nous lui demandons d’accompagner ceux qui nous quittent. Bien sûr, nos prières ne manquent pas de motifs. Mais tenez, s’il était là devant-vous, bien en chair, à vous demander “que veux-tu que je fasse pour toi ?”, vous répondriez quoi ?
Alain ENJALBERT
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Bandeau : fresques de Nicolas Greschny, église de Saint-Victor-et-Melvieu (Aveyron)
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